le marais de LONG

Le marais de LONG par Lionel BACQUET

Comment avons-nous

Sauvegardé la Richesse du Biotope

Du Marais Communal de Long

LES MARAIS COMMUNAUX DE LONG

Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique

et floristique de tout premier plan  

Présentation du marais et de la problèmatique "entretien"

travail de la société de pêche

La place del'homme dans l'entretien du marais

Le cheval camarguais

Faune et flore de notre marais

 

Présentation du marais de LONG et des problèmes présentés pour son entratien

Il n’est plus nécessaire de rappeler le grand intérêt écologique des marais de LONG. Ce qui est paradoxal, c’est que ce milieu exceptionnel, dit « naturel », a été façonné par l’homme. Nous rappellerons tout simplement le dur labeur des tourbiers qui ont extrait la tourbe pendant près de cinq siècles et qui ont ainsi dessiné ce paysage magnifique. Large de près de 2 kilomètres, le fond de la vallée de la Somme présente aujourd’hui un mélange d’étangs et de marais de première qualité européenne sur plus de 300 hectares sur le territoire de LONG. Grâce à un P.O.S souvent montré en exemple, la commune a réussi à préserver ses marais des caravanes ou des bâtiments hétéroclites qui dénaturent si souvent la vallée de la Somme. Une zone de préemption du Conseil général vient aussi conforter la préservation de ce site remarquable. LONG fait partie également de la zone retenue pour NATURA 2000, ce qui montre la qualité de cet espace malgré quelques inquiétudes dues au manque de clarté de ce document fort intéressant. Mais il nous faut être confiant et surtout fier que le marais de LONG fasse partie des 3% du territoire national retenus pour son grand intérêt paysager et écologique. Les directives "Oiseaux" (FR2212007) et "Habitats, faune et flore" (FR2200355) protègent notre marais. Cela peut faire peur mais cela peut également être une formidable occasion de conserver ce magnifique site de la Vallée de la Somme. Nous avons la chance de ne pas avoir de "cabanisation" (caravanes, vieux abris, bâtiments hétéroclites, carcasses de camion sans aucun assainissement bien sûr, etc...) sur ce secteur grâce une nouvelle fois au travail des différents conseils municipaux qui se sont succédés.

Le Conseil Général, le SMACOPI et aujourd’hui le conservatoire des sites naturels de Picardie s’investissent également pour nous apporter leur aide afin de garder toute la richesse de ce patrimoine. Bientôt le PARC NATUREL REGIONAL verra le jour et j'en suis certain retiendra LONG dans ses projets futurs (filière bois, préservation des espaces remarquables etc...).

La Commune de LONG a donc tous les atouts pour réussir son grand pari, préserver pour les générations futures un milieu exceptionnel. Il faut savoir que les habitants de LONG ont toujours occupé les marais que ce soit pour la chasse, pour la pêche, pour y faire pâturer des animaux ou pour y couper les roseaux afin de couvrir leurs maisons. Les Longiniens ont toujours su tirer le meilleur du marais sans jamais l’abîmer.

Pendant très logtemps, notre marais était entretenu par le paturage. Monsieur Désiré MARGRY se rappelle que dans les années 1930 ses parents mettaient des génisses au petit marais du Catelet. Il se rappelle également que les Allemands entre 1940 et 1944 faisaient venir des ouvriers de chez Saints-frères pour cultiver des jardins dans le grand Marais. La commune vendait également le foin du marais aux agriculteurs de LONG. Malheureusement peu à peu, après la guerre 1939-1945, le marais a été un peu laissé à l’abandon et les roselières ont été remplacées par une strate arbustive. La solution trouvée était de brûler le marais avec tous les inconvénients que cela comporte. Le milieu était donc fortement menacé. Nous assistions à un appauvrissement de la flore et de la faune…

Conscient de ce phénomène dangereux pour le biotope, la commune a d’abord essayé de vendre des lots de bois aux habitants pour nettoyer le marais. Mais après la coupe de bois, on voyait à nouveau les lieux envahis par les ronciers et toutes sortes d’arbustes.

Cette végétation avait pour conséquences :

-un envasement progressif des étangs et des fossés.

-un appauvrissement de la faune et de la flore

-une diminution très sensible de la population piscicole

-une quasi-impossibilité d’accéder aux rives des étangs

De plus, les problèmes hydrauliques posés par le comblement des fossés, le non-écoulement des eaux ont eu leurs premières répercussions en 1966 puis en 1989 lors des premières inondations. Dès 1989, le Conseil municipal de la commune a étudié les différentes solutions à mettre en place pour entretenir, rappelons-le, ce marais de première qualité européenne :

Ensuite s'est posé le problème de l'entretien du marais. Plusieurs solutions ont là encore été envisagées :

Après un voyage au marais Vernier, d'abord à trois puis avec tout le Conseil Municipal, c'est la solution du pâturage qui a été retenue par la municipalité. La commune a donc mis dans le marais des chevaux camarguais. C'était tout simplement revenir à la source, faire ce qu'avaient fait nos Anciens. En effet jusqu’au début du vingtième siècle, un vacher conduisait les vaches des fermiers manger l’herbe du marais.

Cette derrnière solution avait de gros avantages, elle respectait la nature mais mieux encore, elle apportait des plus. Après avoir repris contact avec le C.E.D.E.M.A. qui conduit la même expérience depuis de nombreuses années dans le marais Vernier avec d'excellents résultats et un suivi scientifique probant, le Conseil municipal décida donc d'acheter 4 chevaux camarguais en février 1991. C'était le début d'une magnifique expérience, enrichissante et enthousiasmante. On entendait bien ici ou là quelques réserves. Dans les bistrots on disait même «ah! y vont mette des qu'vaux avec des pattes palmées». Mais bien vite les sceptiques se sont rendus compte que l'arrivée de ces chevaux n'avait que des avantages. Non seulement ils s'adaptaient très bien au sol, mais leur piétinement permettait l'entretien des chemins par leur passage et donnait naissance au début d'un pâturage. Tous ces éléments ont fait que les chasseurs s'y sont retrouvés. Un microsystème s'est installé.

Les premiers résultats ont été probants :

Ces résultats qui peuvent paraître écologiques font pourtant le bonheur des chasseurs et des pêcheurs, comme quoi, avec de la bonne volonté et le respect de la nature on peut tout concilier. Les chasseurs ont réintroduit des faisans dans cette zone. Ils ont créé une volière à l’anglaise sur près d'un demi hectare. Grâce à ce système les faisans peuvent entrer et sortir de cet enclos à ciel ouvert et trouver leur nourriture.

Une autre idée a commencé à germer : la mise en place de platières pour les bécassines. Le piétinement et les crottins des chevaux sont deux atouts importants. Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de clore le terrain réservé pour installer cette platière

La société de chasse entretient les sentiers et chemins. Les huttiers, eux aussi, entretiennent le milieu avec toujours autant de passion. De plus ils nous font partager leur grande connaissance de la nature.  

retour au sommaire

Quant aux pêcheurs , ils ont également travaillé… En suivant l'exemple du Paraclet, la Commune a donc mis en place des bassins d'alevinage du brochet. Ce système nous vient du Canada en réalité. Il représente plusieurs avantages : les manipulations des poissons adultes sont inexistantes et ils survivent presque tous. Cette méthode ne fait appel à aucun matériel particulier et peut être entreprise sans formation particulière. Le principe consiste à laisser faire la nature. Il faut créer de petits étangs d'environ 10 ares avec un système de vannes à crémaillères qui permettent de les vider, mais qui permettent également de vérifier et de maintenir les niveaux avec la rivière Somme. Sans eau en été, l'herbe pousse et elle est coupée à l'automne. C'est ce qui donnera le terrain idéal pour la ponte et le développement des alevins. Au début de l'hiver les bassins sont remis en eau. On y met vers la mi février les brochets : une femelle d'environ 1 kg et deux mâles du même poids (calcul savant puisque cela représente 1 gramme de poisson par mètre carré d'étang). On introduit également 3 kg de gardons qui serviront de nourriture aux brochets. Ensuite on laisse faire la nature. La femelle pond ses œufs, les larves éclosent et grandissent. Par des prélèvements réguliers à l'épuisette, on surveille la croissance. La vidange se fait en principe six semaines après la ponte, fin avril ou début mai, lorsque les jeunes brochets cessent d'être planctophages et deviennent piscivores.

Le niveau de l'étang est baissé très lentement pour que les alevins ne restent pas coincés dans les herbes. Ils sont récoltés à la bonde mise en place pour récupérer les alevins et les reproducteurs sont remis en étangs. Les résultats sont excellents: environ 3000 brochetons pour un étang de 1000 mètres carrés.

Une autre solution consiste à mettre des alevins à poche résorbée (environ 30000 pour 1000 mètres carrés d'étang), les résultats sont assez bons également.

A Long les résultats commencent à être très intéressants. L'élevage de ces jeunes brochetons dans une eau identique à celle de leur déversement est également une bonne chose pour le taux de réussite. La Société de pêche continue son travail. Elle étudie d'autres possibilités d'offrir aux pêcheurs des étangs poissonneux. Les nombreux étangs communaux sont rempoissonnés chaque année. En 2002, la société de pêche a installé un autre système pour permettre la reproduction des poissons : des frayères artificielles flottantes Un procédé simple qui permet de créer les meilleures conditions pour la reproduction de plusieurs espèces de poissons sans que cela ne dénature le paysage… la couleur des flotteur est bleu-gris…

 

Pour un meilleur rendement, la frayère est positionnée à l'oblique entre 20 et 40 cm en dessous de la surface de l'eau. Grâce à ses flotteurs, cette frayère est toujours au bon niveau et les œufs restent dans les fibres synthétiques fixées sur une structure cadre.

Voici les résultats que l'on peut obtenir :

- 300 000 œufs par mètre carré pour le rotengle,

- 250 à 300 000 œufs par mètre carré pour la carpe

- 5 000 œufs par mètre carré pour le brochet

- 30 000 œufs par mètre carré pour le sandre

- 400 000 œufs par mètre carré pour le gardon

Les moments de fraye n'étant pas les mêmes, on peut donc obtenir d'excellents résultats. Cette frayère artificielle est de plus très discrète puisque l'on ne voit que les flotteurs.

Grâce au travail de chacun, le poisson est abondant à Long et il est réconfortant de voir le dynamisme dont fait montre cette société qui porte le doux nom de «Paradis des pêcheurs ». De plus son Président conduit une politique très intéressante quant à la préservation des lieux et à la formation des nouveaux pêcheurs avec un discours écologique fort apprécié. Comme vous le voyez, tout au long des 30 dernières années, les différents Conseils municipaux qui se sont succédés ont su conduire un travail de fond grâce à une politique cohérente. La commune continue l’entretient écologique de son marais avec l’aide des chevaux camarguais. Ils sont aujourd’hui plus de trente… et nous commençons à travailler avec la commune voisine en partenariat avec le Conservatoire des Sites naturels de Picardie. Notre vallée a tout y gagner…

retour au sommaire

Aujourd’hui, l’homme est toujours aussi présent au sein de son marais…

Le tourisme se développant, l’ouverture du marais au public est également faite d’une manière raisonnée. Ce qui permet aux amoureux de la nature de découvrir un milieu tout à fait exceptionnel en étant encadrés. Le discours de l’hôtesse d’accueil de l’Office du tourisme est également axé sur le côté exceptionnel de ces visites et du besoin impérieux de préservation de ce milieu. Il reste bien du travail à faire mais la Commune se veut être celle qui décide de son devenir ; grâce au travail déjà accompli, elle en a parfaitement le droit.

Avec l’aide du smacopi, du Conseil Général de la Somme et du conservatoire des sites naturels de Picardie, la Commune voudrait mettre en place plusieurs projets:

la construction d’une hutte de chasse pour montrer l’ambiance qui règne autour de cette pratique ances-trale et pour faire partager la passion qui anime ces amoureux de la nature et des marais. Les chasseurs sont tout

Tout ceci en respectant le milieu et en montrant tout l’intérêt des traditions que sont la chasse et la pêche pour la préservation des richesses de nos marais.

retour au sommaire

LE CHEVAL CAMARGUAIS

Le cheval camarguais est un animal très résistant et vit dans des conditions naturelles facilement. Il est très bien adapté au milieu marécageux puisqu'il vit dans le delta du Rhône toute l'année. Il semblerait que le cheval de Solutré, dont de nombreux vestiges ont été retrouvés en Saône et Loire soit à l'origine de la race Camargue : ossements identiques, même taille, même squelette grossier, même tête lourde, mêmes pieds larges, mêmes articulations robustes. Sa croupe inclinée supporte une queue attachée bas, dont les crins abondants sur tout le corps frôlent la terre. Cette queue lui permet de chasser les moustiques et les taons. Du fait d'un mode de vie rude, il a acquis une résistance extraordinaire aux abstinences et aux intempéries. Le sabot petit et rond résiste parfaitement à l'humidité permanente. Son pied est sûr et il a un pas peu étendu et énergique avec une action caractéristique du genou. Il reste le seul cheval capable de chercher sa nourriture sous l'eau : herbes, plantes aquatiques et même petites algues. Il met en lumière le rôle primordial du grand herbivore sauvage dans l'écosystème terrestre primitif (Auroch, Tarpan).

Le cœur du cheval pèse environ 4 kg et il est assez gros en comparaison avec les dimensions de son corps. Par comparaison le cœur humain ­pèse de 300 à 500 grammes. Quand une partie du corps de l'animal est privé de son apport sanguin, les cellules souffrent et peuvent même mourir, ce qui entraîne de violentes douleurs. Ainsi les coliques sont souvent provoquées par une baisse de débit sanguin au niveau de l'intestin.

LE POURQUOI DU COMMENT :

Les différentes expériences qui ont pu être réalisées montrent l'impact très rapide que peuvent avoir ces chevaux sur la nature. C’est pourquoi la Commune de LONG a opté pour cet animal. Là ou d'autres espèces éprouveraient des difficultés à se maintenir, le cheval camarguais évolue sans problèmes particuliers. Il commence par s'intéresser aux plantes les plus « appétantes » et les plus nutritives. Par la suite il se rabat sur les espèces initialement délaissés et sur la végétation ligneuse qu'il consomme surtout en hiver (extrémités tendres et écorce).

On peut remarquer la prestance de ce bel animal.

La force de ses membres lui permet de toujours être à l'aise dans le marais. Il n'y a aucune intervention humaine pour ses sabots, ils cassent tout seul. C'est réellement un cheval rustique qui supporte très bien l'hiver. Nous avons construit des abris mais ils n'y vont jamais. Ils se protègent de la pluie et du vent grâce aux haies.

Le système digestif du cheval camarguais lui permet de presque tout digérer. La capacité de son estomac le contraint à manger peu à la fois et très souvent (4 fois plus petit que celui de la vache). A l'intérieur de son estomac, il y a quantité d'oestres (petits vers) qui mangent ce qui n'est pas digéré en quelque sorte. Il y a un équilibre qui se créé et le seul risque qui peut subvenir, c'est un déséquilibre lorsque le cheval est malade. Si on n'y prête pas attention, l'animal peut en mourir.

L'attitude qui ne trompe pas en cas de maladie, c'est le membre en repos, c'est-à-dire que le cheval se tient sur trois pattes (d'où certainement l'expression «ma voiture tourne sur trois pattes»). Il faut donc être vigilant. La surveillance constante du cheptel ou de la manade est primordiale. Plusieurs personnes surveillent ces animaux régulièrement en plus du garde communal que les chevaux ont appris à connaître . Il faut donc faire très attention au langage de cet animal. Les oreilles sont très révélatrices. En général les oreilles couchées en arrière expriment l'agression, la menace ou l'effort extrême, les oreilles en avant expriment l'intérêt ou la méfiance, les oreilles ballantes sont signe d'assoupissement ou de malaise. Une jambe levée et prête à agir signale à tout animal ou à tout humain qu'il doit conserver ses distances. La queue portée haut indique la vivacité et la bonne forme. Si elle est tombante le cheval est peut-être malade ou tout simplement assoupi. La queue fouettant l'air traduit l'irritation, voire la colère. Le hennissement traduit également les états du cheval.

Voici quelques attitudes qui montrent leurs intentions

 

 

 

 

Le cheval peut être le meilleur ami de l'homme mais la prudence reste de mise. Son intelligence nous surprend souvent et nous pouvons constater qu'il reconnaît nos voitures, par exemple ou le sifflet que nous employons pour les appeler.

 

Les poulains naissent avec une robe baie qui va s'éclaircir progressivement avec l'âge pour devenir blanche et la longueur de leurs pattes représente déjà 90% de leur taille adulte. Pendant les 5 premières années, une année chez le cheval équivaut à 5 chez l'homme. Un poulain de 200 jours peut peser de 130 à 210 kg ; à l'âge adulte il pèse environ 400 kg.  

Les sens ducheval :

La vue et l'ouïe du cheval :

Les yeux et les oreilles du cheval fonctionnent simultanément pour lui fournir toutes les informations nécessaires. Les yeux sont saillants et leur mobilité permet une vision latérale. Cela signifie que le cheval peut voir presque tout ce qui se trouve autour de lui avec l'un ou l'autre œil. Toutefois, l'implantation de ses yeux présente un gros inconvénient : la vision du cheval étant essentiellement latérale, son champ de vision frontale est réduit et comporte des angles morts. Pour compléter cette vision défectueuse, le cheval a une ouïe très sensible. Il peut localiser avec précision l'origine exacte d'un son et capter des bruits plus faibles que ceux que perçoit l'oreille humaine.  

Le toucher et la sensibilité :

Le bout du nez et la bouche du cheval sont si sensibles qu'il les emploie de la même façon que l'homme utilise ses doigts. Les poils de la barbe qui sont situés tout autour de la bouche envoient des messages au cerveau à chaque fois qu'ils entrent en contact avec un objet. Ces messages aident le cheval à juger de la distance et du danger. Des poils ayant un rôle similaire entourent et protègent les yeux. Les nerfs de la peau sont également très sensibles. En été les chevaux perdent leurs poils et leur robe sécrète une huile imperméabilisante appelée sébum. Cela protège la robe du cheval de la pluie. En hiver les chevaux renouvellent une robe épaisse pour se protéger du froid. En cas de grands froids, les poils se hérissent pour enfermer l'air et réchauffer le corps de l'animal.

L'odorat  :

C’est un des sens les plus développés chez le cheval. Les chevaux reniflent habituellement le souffle des autres pour se saluer. Cela équivaut à la poignée de main de 1'humain. L'odeur joue un rôle important dans l'établissement des liens entre la jument et son poulain. Un étalon flaire l'odeur d'une jument en chaleur à une distance de 600 à 800 m. Les chevaux détectent aussi les points d'eau, même très éloignés. D'une certaine façon, les odeurs participent également à l'établissement de leurs frontières. Les chevaux déposent leurs crottins et de l'urine autour de leur territoire afin que les autres chevaux puissent en reconnaître les limites. Le puissant odorat du cheval l'empêche de brouter à côté des crottins. C'est important car il évite ainsi d'attraper des vers.

Le cheval sectionne l'herbe et les plantes au ras du sol grâce à ses incisives. Il possède également des lèvres très mobiles qui lui servent en quelque sorte de doigts pour ramasser et trier la nourriture. La langue pousse alors le bol alimentaire vers les molaires (dents de l'arrière-bouche) où il est finement broyé et insalivé avant d'être avalé et envoyé dans le tractus digestif. Les chevaux produisent beaucoup de salive, de 10 à 12 litres par jour. L'homme n'en produit qu'un litre et demi.

Quand le bol alimentaire atteint l'estomac puis l'intestin grêle où les sucs digestifs se déversent la digestion est amorcée. Le gros intestin appelé côlon replié peut contenir de quatre-vingts à cent litres de substrat alimentaire en fermentation. Là, des bactéries transforment ce qui reste de 1'herbe en composé nutritif. Ces bactéries synthétisent même des vitamines du groupe B et l'on peut dire que le cheval a sa propre usine de vitamines. Les bactéries sont ensuite absorbées avec les éléments nutritifs dissous à l'extrémité du gros intestin. Les matières inassimilables passent dans le rectum. Les crottins qui en résultent sont assez mous pour se briser en atteignant le sol.

Les chevaux ont un système nerveux extrêmement sensible. Même le plus léger début d'indigestion provoque de violentes coliques qui rendent difficile l'appréciation de la gravité de l'état du cheval. Il faut être très vigilent. Un cheval ne peut pas vomir du fait de la conformation de son palais au niveau de l'arrière-gorge. Si un cheval suffoque ou si son estomac gonfle anormalement, ce qui est le cas dans les coliques, des aliments peuvent être régurgités par les naseaux.

Le goût est donc un mécanisme vital de sécurité pour le cheval : par exemple le goût de certaines plantes toxiques (if, cytise etc.) font que le cheval va immédiatement les rejeter.

 

Il faut environ 2 hectares de marais pour fournir la nourriture à un cheval camarguais. Aucun soin complémentaire n'est à apporter à cet animal (vermifuges, apports minéraux). Il ne faut pas non plus interférer sur le milieu (aucune fauche ou action mécanique). Malgré tout, les chevaux ne mangent pas tout (il refuse de manger le jonc épars par exemple). Les scientifiques expliquent que le cheval est un « outil» facile à mettre en place par les gestionnaires pour différentes raisons (nombre moindre pour une pression de pâturage identique, animaux de manipulation plus facile, contraintes légales moindres, coût de clôture moins élevé). Quelques accidents peuvent tout de même arriver.

Voici les principales blessures du cheval camarguais dans les marais :

Le cheval camarguais est un animal grégaire. Il vit en petits groupes sociaux et familiaux étroitement liés et structurés. La structure de base est celle du harem. Un étalon règne sur un groupe de huit à douze juments. Cette cellule de base comprend aussi une jument âgée qui dispose elle aussi d'un certain pouvoir sur le troupeau. Lorsque les jeunes atteignent un certain âge, ils ne tardent pas à se mesurer à l'étalon chef. Si ce dernier est encore assez fort pour défendre son pouvoir, les jeunes s'éloignent pour un temps de la cellule familiale et rejoignent le groupe composé de célibataires et de mâles vieillissants qui n'ont plus de harem. Lorsqu'ils auront atteint une maturité suffisante, ils reviendront se mesurer à l'étalon. Nous pensions mettre également des bœufs « Highlands» dans nos marais mais avec ces animaux, il faut un suivi vétérinaire. Le prix d'achat est aussi plus élevé (même si nous pouvions revendre certains animaux en boucherie). Il est vrai également qu'une plus grande diversité physionomique du milieu serait favorable à la diversification des niches écologiques pour la faune. Les insectes floricoles sont aujourd’hui plus importants en nombre et en espèces. Les chevaux permettent comme les autres espèces d'herbivores le maintien de toute une biocénose spécifique (insectes coprophages, parasites).

retour au sommaire

INTERET ECOLOGIQUE DES MARAIS DE LONG  :

FLORE :

Dans l’inventaire fait par le conservatoire des sites de Picardie, 27 espèces sur les 46 espèces de plantes vasculaires inventoriées depuis 2004 par le Conservatoire Botanique National de Bailleul ont été recensées à LONG dont 6 sont légalement protégées en Picardie. Ce qui montre une nouvelle fois tout l’intérêt de notre marais.

Nom scientifique

 

Nom vernaculaire

 

 

protection

 

Rareté en

Picardie

 

Menace en

Picardie

Carex flava L. Laîche jaune E ? DD

Carex lasiocarpa Ehrh. Laîche filiforme PR RR EN

Carex viridula Michaux Laîche verdoyante RR VU

Lathyrus palustris L. Gesse des marais PR RR EN

Butomus umbellatus L. Butome en ombelle R ? VU

Carex distans L. Laîche distante R NT

Carex lepidocarpa Tausch Laîche à fruits

écailleux R NT

Cladium mariscus L Pohl Cladion marisque R NT

Cyperus fuscus L Souchet brun R NT

Menyanthes trifoliala L Ményanthe trèfle d’eau PR R EN

Ranunculus lingua L Renoncule langue PN R VU

Samolus valerandi L Samole de Valerandus R NT

Selinum carvifolia L Selin à feuilles de carvi R EN

Sparganium natans L Rubanier nain PR R NT

Utricularia australis R Brown Utricaire citrine R VU

Potamogeton berchtoldil fieb Potamot de Berchtold R ? DD

Carex elata All Laîche raide AR LC

Carex panicea L Laîche bleuâtre AR NT

Dactylorhissa (Druce) Soo Orchis négligée PR AR VU

Hydrocharis morsus-ranae L Morrène aquatique AR NT

Hydrocotyle vulgaris L Hydrocotyle commune AR NT

Najas marina L Naïade commune AR LC

Sagitaria sagitifolia L Sagitaire flèche d’eau AR LC

Scirpus setaceus L Scirpe sétacé AR LC

Thalictrum flavum L Pigamon jaune AR NT

Thelypteris palustris Schott Thélyptéride des marais AR LC

Nymphaea alba L Nymphéa blanc AR ? NT

PN protection nationale, PR protection régionale. Rareté : E : exceptionnel, RR très rare, AR : assez rare, PC peu commun, AC assez commun, C commun,CC très commun. Menace : CR en danger critique d’extinction,EN/ en danger d’extinction, VU vulnérable, NT quasi menacé, LC,DD insuffisamment documenté

FAUNE :

Une espèce rare en Picardie qui est inscrite dans la Directive européenne « Oiseaux » se reproduit dans les roselières de LONG et utilise probablement les rives comme terrain de chasse : le Blongion nain (Ixobrychus minutus).

Trois espèces sont particulièrement intéressantes et sont répertoriées dans les espèces déterminantes à l’inventaire ZNIEFF de Picardie : (classement pour l’ensemble des vertébrés, les lépidoptères, orthoptères et odonates.

Nom scientifique

Nom vernaculaire

Rareté en Picardie

 

Odonates

 

Orthetrum coerulescens

Orthrétum bleuissant

E

Cériagrion tenellum

Agrion délicat

R

 

Orthoptères

 

Stétophyma grossum

Criquet ensanglanté

R

Le marais présente vraiment un grand intérêt patrimonial parce qu’il comporte plus d’une douzaine d’habitats différents (herbiers aquatiques, végétations amphibies, prairies tourbeuses, tremblants tourbeux etc…) avec une flore (laîche jaune, laîche filiforme, gesse des marais, Ményanthe trèfle d’eau, Sélin à feuilles de carvi) et une faune (oiseaux aquatiques, libellules, criquet ensanglanté) patrimoniales typiques des marais tourbeux alcalins et des étangs picards. Rappelons une nouvelle fois que la richesse écologique des marais de LONG est liée à diverses activités humaines (pêche, chasse, pâturage des chevaux camarguais) et que sans ces interventions, les milieux aquatiques qui sont les plus précieux seraient amenés à disparaître.

Voici les objectifs que la Commune a retenus avec les conseils avisés du Conser-vatoire des Sites naturels de Picardie :

Une nouvelle convention va donc être signée pour trois années et gageons que tout sera fait pour que ce soit une réussite.

OBJECTIFS DE LA GESTION

TYPES D’INTERVENTION

1 er : Restaurer et étendre les milieux humides herbacés ouverts.

Continuer le déboisement et le dessouchage puis installer un pâturage extensif des chevaux camarguais plus particulier pour agir sur certaines zones.

2 ème Contenir l’envahissement des prairies par une strate arbustive

Continuer les coupes de bois (arbres et arbustes) en faisant des lots vendus aux habitants, ce qui permet de nettoyer les lieux en même temps

3 ème Maintenir les populations des espèces d’intérêt patrimonial

Pour maintenir et étendre les biotopes favorables il faudra continuer le déboisement, la fauche, étrepage localisé, peut-être profiler quelques berges en pente douce et maintenir l’eau de bonne qualité

4 ème favoriser l’installation des oiseaux paludicoles nicheurs

Pour cela il faut protéger et favoriser les roselières aquatiques par un maintien d’un haut niveau d’eau et une coupe d’une partie des ligneux si nécessaire.

Les objectifs sont donc clairs et les moyens à mettre en place également.

Grâce à l’appui technique du Conservatoire des sites naturels de Picardie, grâce aux travail des chasseurs, des pêcheurs, des chevaux camarguais, LONG devrait préserver la qualité exceptionnelle de son marais et offrir ainsi un trésor aux amoureux de la nature.  

Voici quelques espèces rares en Picardie que l’on trouve dans les marais de LONG :

La Gesse des marais  : de la famille du pois … cette jolie plante aux fleurs violettes est en danger d’extinction en Picardie. Inféodée aux prairies à hautes herbes (mégaphorbiaies) et aux cariçaies sur tourbe, elle est très menacée par le boisement et le surpâturage des zones les plus tourbeuses. Ce problème est étudié en partenariat avec le Conservatoire des sites naturels de Picardie. Floraison Juin à août.

La Ményanthe trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) est certainement la plante la plus rare trouvée à LONG. Plante vivace d’une trentaine de centimètres de haut. Au printemps ses grappes de fleurs blanches poilues égaient les tremblants et les bas-marais tourbeux. A LONG, elle est menacée par l’assèchement du milieu. Pour la garder sur le site, il faudra donc maintenir les eaux à ras de terre sur la zone où elle pousse. Floraison en avril à juin.

Renoncule Catha populage photographiée en avril.

Le renoncule Catha Populage Plante vivace qui fleurit en avril jusqu'en juin, glabre; racines fasciculées, tige droite emettant parfois des racines... fleur jaune luisante aux pièces par 5, calice et corolle indistincts

La renoncule langue (Ranunculus lingua) est typique des marais et des bords des eaux stagnantes. Elle est protégée et menacée… la population est importante à LONG sur les platières de pêche. Ranunculus signifie petite grenouille, probablement parce qu’elles habitent le même milieu. Floraison juin à septembre.

L’utriculaire citrine (Utricularia australis) est une plante devenue rare et vulnérable en Picardie. C’est une plante carnivore qui piège les animaux planctoniques aquatiques dans de petites outres (d’où son nom) racinaires. Observée dans les gouilles de la zone déboisée à LONG, ses belles fleurs jaunes n’apparaissent pas systématiquement chaque année.

Roseau phragmite (phragmites communis)

On emploie souvent à tort le nom de roseau pour désigner la Massette surmontée de son éperon marron. Plante vivace de un à six mètres à souche longuement rampante qui pousse en grandes colonies au bord des étangs. Floraison en août.

Roseau phragmite

Laîche jaune : (carex lasiocarpaehrh.)

Plante vivace de 10 à 60 cm. Genre de carex.

Floraison de mai à juillet.

Laîche jaune

Rubanier nain : (sparganium natans L)

Plante vivace et aquatique pouvant atteindre 1 m de haut. Tige dressée ramifié en haut. Souche épaisse émettant de nombreux rejets. Floraison de juin à août 

Massette :

Plante vivace atteignant 2 mètres de haut, à souche rampante. Tige dressée cylindrique. Inflorescence formée de 2 épis cylindriques sur la même hampe mais distants, l’inférieur étroit, marron, formé de fleurs femelles, le supérieur avec des fleurs mâles. Fruits pourvus d’un pédoncule à longs poils. Floraison de juin à août

Jonc : (scirpus sylvaticus)

Plante vivace atteignant mètre, à souche courte, rampante. Forme des touffes. Tiges généralement dressées, feuillées, à trois angles, creuses. Feuilles assez larges, linéaires, rugueuses aux bords. Inflorescence : grande panicule très ramifiée. Epillets à l’extrémité du pédoncule. Fleurs à divisions, écailleuses. Bractées brunnoir. Floraison de mai à août  

Cirse des marais : (Cirsium palustre)

Plante bisannuelle pouvant atteindre 2 mètres de haut, très épineuse. Tige ailée épineuse, simple, velue dans sa partie inférieure. Feuilles inférieures teintée de rougeâtre. Floraison de Juillet à septembre.

anti hémoragique fébrifuge (qui diminue la fièvre)

L’Orthétrum bleuissant (Orthetrum coerulescens) est une libellule très rare en Picardie (à l’exception de la vallée de l’Avre). La larve vit dans l’eau des étangs et mue entre 10 et 15 fois avec des modifications progressives peu apparentes. Elle se nourrit de petits gastéropodes, crustacés, têtards, poissons et insectes divers.

Le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum)

Il affectionne les zones déboisées qui sont devenues des pâturages.  

Le Triton crêté (triturus cristatus)

C’est un batracien qui passe l’hiver dans un endroit humide. Il peut atteindre 17 centimètres de long et sa queue plate a la forme d’un couteau. Déjà cité à LONG mais pas vu. Il se nourrit de larves, crustacés, têtards et petits poissons. Il mange également beaucoup de lombrics tombés dans les étangs quand il pleut. Sur terre, il mange des vers de terre, des limaces et des chenilles.  

L’agrion délicat est également une espace rare en Picardie

D’autres plantes moins rares peuvent également être découvertes dans les marais de LONG :

Eupatoire à feuille de chanvre : Eupatorium cannibinum

Herbacée velue, avec ses feuilles en majorité trilobées, aux lobes étroits, aigus et dentés, à la fin de l’été cette plante nous offre ses petits capitules de fleurs roses formant des corymbes. Corolle rose violacé ou rougeâtre, tubulaire à 5 lobes. Fruits verruqueux, munis d’une aigrette. Plante vivace atteignant 1.50 m. ON peut se soigner avec... elle est efficace contre les troubles digestifs avec diarrhée. On peut l'employer également en gargarismes pour soigner l'angine. Floraison juillet-août.

Pulicaire dysentérique : pulicaria dysenterica

Herbacée rampante, velue, à tiges dressées. Feuilles alternes, ovales, dentées. Fleurs de 2 à 3 centimètres de diamètre, à rayons jaune or et cœur jaune. Hauteur 20 à 60 cm. Floraison en Juillet-août.  

Bardane à petites têtes : Arctium minus Plante bisannuelle.

Plante dressée, ramifiée, à tiges laineuses. Les feuilles inférieures atteignent 40 cm de long et autant de large. Les tiges portent des feuilles plus petites. La bardane a des capitules ovales entourés de grandes bractées crochues qui cachent les fleurs pourpres. Ce « gratteron » s’accroche souvent aux vêtements lors de nos promenades dans ce milIeu. Les fleurs mâles et femelles poussent sur des plants séparés. Hauteur 60 à 130 centimètres. Floraison Juillet-août

Salicaire : Lythrum salicaria

Plante vivace, herbacée velue, dressée, à feuilles ovales étroites, sans pétioles et à peine velues, opposées ou en verticilles de trois. Fleurs pourpres d’environ 1.5 cm de diamètre, verticillées en épis. 6 pétales et 12 étamines. Famille des lytracées. Hauteur : 60 à 120 cm. C'est une plante astringente et antihémoragique. efficace contre les diarrhées passagères...Floraison de juin à septembre  

Grande Consoude : symphytum officinale dite également oreille d'âne

Plante vivace, herbacée velue, dressée, à tiges ailées. Feuilles longuement adhérentes, larges, allongées, à pétiole élargi en ailes. Cyme de fleurs en grappes serrées mauves ou parfois blanc crème. Corolle en cloche. Calice fendu jusqu’à près de la moitié. Hauteur de 50 à 100 cm Le nom de la consoude, au pouvoir cicatrisant, vient du latin consolido, je consolide. Elle contient du tanin... Elle acive la cicatrisation des plaies, soigne les hématomes, les contusions, les échymoses, les entorses, les ulcères et l'arthrite. Elle peut être consommée crue en salade ou cuite. Mais en consommation prolongée elle peut déclencher un cancer hépatique. En sirop elle soigne les maladies respiratoires et les bronchites. On peut également en faire du purin pour activer le compost par exemple. Floraison : mai à juillet  

Reine des prés

La reine des prés envahit le marais en juin et juillet... plante vivace ponvant atteindre 1 m 50 de hauteur. Cette plante peut soigner les rhumatismes. Ces fleurs blanches sont utilisées en tisanes.

Menthe aquatique : mentha aquatica

Dressée, velue à feuilles ovales opposées sentant fort la menthe. Fleurs mauves.

Ces menthes sont stimulantes et antispasmodiques, plante médicinale. Hauteur 15 à 60 cm. Floraison juillet à septembre.

Lychnis fleur de coucou

Plante vivace pouvant atteindre 80 cm de hauteur. Tige plus ou moins velu. Calice en cloche à 5 divisions. Pétales roses. Foraison mai-juin

Lors de vos promenades, vous pourrez voir entre autres :

Bécassine des marais (Gallinago gallinago) Oiseau discret, son plumage marron rayé ne facilite pas son observation car elle se tapit par terre dans les herbes. Lorsqu’on la voit, il est souvent trop tard… Elle s’envole en faisant des zigzags et en poussant des cris répétés « rètsch rètsch rètsch ».

Le bruant des roseaux: (emberiza schoeniclus)

Longueur environ 15 cm. Il construit son nid par terre ou à très faible hauteur, dans l’herbe ou un buisson. La femelle pond 4 œufs brunâtres tachetés de brun noir. L’incubation dure 12 à 14 jours. Deux pontes annuelles. Le Bruant des roseaux se nourrit surtout de graines.

Le chevreuil : (capreolus capreolus)

Chacun de ces animaux possède un territoire. En été il vit isolément ou en petits groupes. En hiver ce sont des hardes plus importantes conduites par de vieilles chevrettes. Les vieux mâles (brocards) sont solitaires sauf à l’époque de la reproduction qui a lieu de juillet au début septembre. En Mai ou en juin la chevrette met au monde 1 ou deux chevrillards. Sa nourriture est de l’herbe, des pouces ou des fruits.

La Poule d’eau Gallinula chloropus

En nageant elle agite sans cesse la queue. Elle construit son nid en entrelaçant des joncs, des roseaux ; la poule d’eau nidifie en avril-mai puis une seconde fois en juin-juillet. Elle pond entre 6 et 8 œufs et les couve alternativement avec le mâle de 19 à 22 jours. La poule d’eau n’aime pas voler… c’est pourquoi nous la voyons si souvent courir se réfugier dans les grandes herbes.

Le canard colvert : Anas platyrhynchos

Ils nichent dans toute l’Europe et sont devenus souvent sédentaires. Au printemps a lieu la parade nuptiale… les deux partenaires nagent l’un autour de l’autre, le mâle penche le bec, gonfle ses plumes, agite la queue, hoche la tête, plonge le bec dans l’eau… mais après il laisse seule la femelle construire son nid rembourré de feuilles, d’herbes sèches, de brindilles. La femelle pond de 9 à 13 œufs qu’elle couve elle-même pendant 22 à 26 jours. Les petits nagent presque aussitôt leur naissance. Le canard colvert se nourrit de graines, de bourgeons mais également d’ insectes ou de vers.

Canard pilet : Anas acouta

Dans le Nord-Ouest il est en partie sédentaire. Ailleurs il hiverne en Europe de l’Ouest, autour de la Méditerranée et en Afrique. La plupart hiverne dans le bassin du Nil. Ils partent en août et en septembre pour revenir en mars ou avril. La cane construit son nid à terre de végétaux secs, pond entre 7 et 13 œufs et couve seule pendant 22 à 23 jours. Le mâle monte la garde à proximité, caché dans l’herbe. Les Pilets mangent diverses graines, des pousses, de la verdure et attrapent des insectes, des larves, des araignées, des mollusques ou des vers. Ils avalent à l’occasion des têtards ou de petites grenouilles.

Canard souchet : Anas clypeata

En mai ou en juin, la cane construit son nid souvent dans une prairie, loin de l’eau. Lorsqu’elle a pondu ses œufs (de 7 à 12), elle garnit le nid d’une grosse couche de duvet et couve de 22 à 25 jours. Après 6 semaines les petits peuvent voler. Ils trouvent leur nourriture dans les bas-fonds à l’aide de leur large bec en fouillant l’eau et la boue. Le souchet se nourrit de crustacés, de larves d’insectes, de mollusques et de vers. En automne leur nourriture est surtout végétale.  

La sarcelle d’été : Anas querquedula

La sarcelle d’été hiverne surtout en Afrique tropicale. Les sarcelles d’été ne constituent jamais de bandes aussi importantes que la sarcelle d’hiver. La parade amoureuse a lieu souvent entre plusieurs couples. Les sarcelles nagent en cercle, les mâles, plumes hérissées, tête inclinée, bec plongé dans l’eau et suivent de près les femelles. Ils hochent la tête et l’inclinent par moments… finalement ils volent brusquement par petits groupes au ras de l’eau. La femelle fait son nid par terre dans un petit creux bien caché entre fin avril et fin juin. Elle couve elle-même ses 8 à 11 œufs pendant 21 à 25 jours puis s’occupe seule de ses petits. En juillet les familles de sarcelles se regroupent par petites bandes. Leur nourriture se compose de graines, de verdure, d’insectes, de larves, de petits poissons ou de têtards. Les sarcelles comptent parmi les oiseaux les plus rapides… Elles peuvent atteindre près de 100 kilomètres à l’heure.

La sarcelle d’hiver : anas crecca  

La sarcelle d’hiver est la plus petite parmi les espèces européennes de canards. Elle ne pèse que 300 grammes. Certaines sarcelles migrent en Afrique jusqu’au Soudan. Elles reviennent en Mars ou en Avril pour faire leur nid caché dans les hautes herbes. Il est fait de végétaux secs et le bord est garni de duvet. A partir de la mi-avril jusqu’en juin la femelle couve seule 8 à 10 œufs comme la sarcelle d’été pendant 22 à 25 jours. Le mâle reste sur l’eau à proximité du nid. Les canetons sont petits mais très vifs ; ils savent déjà plonger et chercher eux-mêmes leur nourriture. Lorsque les petits sont élevés, les sarcelles d’hiver se rassemblent en bandes nombreuses. Les sarcelles se nourrissent plus spécialement au printemps et en été de vers et d’insectes puis à l’automne elles ont plutôt une nourriture végétale faite de graines et de verdure.

Le filigule milouin : Aythia ferina

Canard plongeur qui part de septembre jusqu’à la mi-novembre et revient entre la mi-mars et le début avril. La cane construit son nid fait de végétaux verts et de duvet sous un couvert de végétation, à terre, à proximité de l’eau. Elle pond entre 5 et 11 œufs qu’elle couve seule durant 23 à 26 jours. Pendant les premiers jours le mâle reste aux alentours puis il s’éloigne. Dès l’éclosion la mère entraîne les petits à l’eau et au bout de 7 à 8 semaines ils savent voler. Leur nourriture se compose de verdure provenant de plantes aquatiques et de graines. Ils peuvent également manger des crustacés, des mollusques, des insectes ou des larves d’insectes. Ils vont chercher leur nourriture jusqu’à plus de 2 mètres de profondeur.

Fuligule morillon : Aythia fuligula

 

Ils hivernent dans le bassin méditerranéen. Les morillons reviennent à la mi-mars ou en avril. La cane construit son nid sur un îlot de mai à juillet avec des débris de végétaux secs et une grande quantité de duvet foncé. Elle couve seule 6 à 12 œufs pendant 24 à 26 jours. Les petits sont noirs et sont rapidement conduits à l’eau après leur éclosion et ils savent voler au bout de 7 semaines. Le morillon se nourrit de crustacés, de mollusques, d’insectes, de têtards ou de petits poissons. Mais il peut également se nourrir de graines et de plantes. Il peut aller chercher sa nourriture jusqu’à 3 mètres de profondeur. Il est capable de plonger jusqu’à 14 mètres de profondeur.

Foulque macroule ou noire : Fulica atra  

La foulque est l’espèce la plus nombreuse parmi les râles. Elle vit dans toute l’Europe excepté le Grand Nord. Souvent sédentaire, l’hiver elle reste sur les étangs ou la rivière. En mars, la foulque construit son nid sur l’eau dans les roseaux ou les joncs. Souvent flottant, il est relié à la terre par un pont de longues feuilles de roseaux. Le nid est fait de morceaux de tiges et de feuilles et il y est ajouté parfois un petit toit fait de tiges. La femelle pond de 6 à 9 œufs qu’elle couve alternativement avec le mâle entre 21 et 22 jours. A la naissance, les deux parents portent les petits sur leurs dos. Ces derniers sont noirs avec une tête rouge orangé et la pointe des plumes jaune. Les parents leur apportent la nourriture dans leur bec.

La foulque se nourrit surtout de verdure, à l’automne de graines. A l’époque des nids, elle mange des insectes et autres petits invertébrés.  

Le vanneau huppé : Vanellus vanellus

L’un des plus nombreux parmi les échassiers. Il est répandu dans presque toute l’Europe, excepté en Italie et au Portugal. Il part entre août et octobre pour l’Europe du sud ou l’Afrique du Nord. Dans notre région il est devenu sédentaire. Il se distingue des autres limicoles grâce à sa huppe et à son plumage. Au printemps, les vanneaux exécutent une pariade nuptiale aérienne très adroite. La pariade a lieu également au sol où les deux partenaires tournent l’un autour de l’autre. Dès la fin mars ou en avril, le couple construit son nid garni de feuilles, de tiges d’herbes et de brindilles dans un petit creux. La femelle pond environ 4 œufs qu’elle couve alternativement avec le mâle durant 24 à 28 jours. Les petits à la naissance sont tachetés. Ils restent dans le nid un ou deux jours puis courent ensuite aux alentours. Ils commencent à voler au bout de 5 semaines et se rassemblent en grande bande. Les vanneaux se nourrissent d’insectes et de leurs larves, de mollusques et de verdure.

Héron cendré : Ardea cinerea

Le héron cendré s’envole en octobre ou novembre pour hiverner dans les régions méditerranéennes. Lorsque les hérons reviennent en mars, commence une parade amoureuse… Le mâle se tient sur un endroit surélevé, pousse des cris sonore, gonfle les plumes et ouvre le bec pour attirer la femelle. Ensuite le couple construit son nid avec des branchettes, des brindilles, des tiges de roseaux en haut d’un arbre très souvent. En avril ou en mai la femelle pond entre 4 ou 5 œufs et les deux parents couvent de 25 à 28 jours. Les petits reçoivent la becquée pendant quelques jours puis ensuite la nourriture est déposée dans le nid. Au bout de 8 à 9 semaines, les jeunes hérons s’envolent. Les hérons cendrés pêchent des poissons, des têtards, des grenouilles, des petits mammifères, des mollusques et des insectes.

Le grèbe huppé : Podiceps cristatus

Le grèbe huppé aime les grands étangs offrant de vastes zones de roseaux. Il revient aux aires de nidification parfois dès février mais aussi en mars et avril. Lors de la parade amoureuse les partenaires se saluent à plusieurs dizaines de mètres de distance en tendant le cou au ras de la surface de l’eau. Puis ils nagent l’un vers l’autre en gonflant leurs huppes, font des signes de têtes, joignent leurs cous et poussent en même temps un cri. Un véritable spectacle… Ils construisent leur nid flottant, haut parfois de 80 centimètres, avec des plantes aquatiques qu’ils remontent du fond de l’étang. La femelle pond de 3 à 6 œufs blancs qui brunissent légèrement par la suite. Les parents se relaient sur la couvée. Les petits, à la naissance et une fois sec, grimpent sur le dos de leurs parents et se cachent sous leurs ailes et se laissent transporter bien qu’ils savent déjà nager ou plonger. Les parents les nourrissent de petits insectes ou de mollusques. La nourriture du grèbe est faite de poissons et de larves d’insectes.

Le cormoran : Phalacrocorax carbo

Il niche en colonie et construit souvent son nid fait de branchettes et d’herbe dans les arbres… nous pouvons apercevoir parfois ses nids à cause des déjections de ces oiseaux… l’arbre est presque blanc. Les cormorans reviennent souvent dans leurs anciens nids et les reconstruisent. La femelle pond d’avril à mai de 3 à 5 œufs que les deux parents couvent entre 23 et 29 jours. Les petits n’ouvrent les yeux que 3 jours après l’éclosion et prennent leur nourriture dans le gosier des parents. Ils restent dans le nid entre 35 et 56 jours puis se rassemblent en bandes avec les adultes. Nous pouvons apercevoir ces vols de cormorans qui laissent une drôle d’impression. Le cormoran est un grand pêcheur et pose un véritable problème aux sociétés de pêche. Il se nourrit également de crustacés.  

Le faisan : Phasianus colchicus

Le faisan fut introduit dans le marais en premier lieu pour constituer un gibier à plume très apprécié par les chasseurs. Il a fallu mettre ne place un terrain propice pour que le faisan reste dans les lieux. Le faisan affectionne mes petits bosquets, les broussailles le long des cours d’eau ou des étangs. Pendant la saison du rut, de mars à avril, le coq lance son célèbre « co-cock », tout en redressant le corps et en battant des ailes. Ensuite il tourne par petits bonds autour de la femelle. Parfois les mâles s’affrontent pour la femelle… Après la période des amours, le coq cesse de s’occuper de la femelle et de sa famille. La poule faisane creuse une petite fosse dans le sol et la rembourre au moyen de feuilles et d’herbes. Elle pond dans ce nid 8 à 15 œufs et les couve seule pendant 24 à 25 jours. Deux semaines après l’éclosion des œufs, les poussins commencent à voleter et à se percher. Le faisan se nourrit de graines, de baies, de verdure, d’insectes, de vers et de mollusques.

La moule d’eau douce est un grand mollusque bivalve qui a une coquille très solide et sombre ; elle aime les rivières, les étangs, les canaux …C’est un filtreur qui aspire l’eau et la filtre pour recueillir le phytoplancton et toutes les particules dont il se nourrit. La larve de la moule d’eau douce voyage en s’accrochant à la branchie d’un poisson puis se dépose plus loin.

Le brochet (Esox lucius) Sa taille varie de 3O à 12O cm, son poids de 3 à plus de 1O kg. Le brochet a un large museau, sa bouche est très grande et munie de 7OO fortes dents. Il mange chaque jour son poids en nourriture…il chasse à l’affût, caché dans la végétation. Il ne craint pas de s’attaquer aux canards adultes. Des chercheurs ont démontré que l’odeur du brochet varie selon son appétit et que les autres poissons peuvent reconnaître la différence. Il se reproduit entre février et mai souvent dans des prés inondés (d’où la création de bassins d’alevinage à LONG par notre dynamique société de pêche « Au Paradis des pêcheurs »). La femelle pond de 16000 à 8OOOO œufs qui adhèrent aux plantes jusqu’à l’éclosion. Un brochet peut vivre entre 12 et 15 ans et exceptionnellement jusqu’à 25 ans.

Conclusion

Au sein des divers écosystèmes se déroulent les différentes phases des cycles biogéochimiques du carbone, de l'eau, de l'azote, du phosphore et du souffre. Ce pouvoir d'autorégulation des populations, des écosystèmes et de l'ensemble de la biosphère peut subir des changements par la faute de 1'homme (usure des sols, pesticides etc.) qui sont souvent irréversibles. Plus de 90% des zones humides ont disparu en France, elles ont été asséchées. Si aujourd'hui l'homme a pris conscience de leur importance, les zones humides (marais côtiers, tourbières, étangs) ne représente plus que 0,5% du territoire national. Le marais est un biotope exceptionnel, foyer de multiples interactions entre plantes, animaux et milieu. Outre qu'ils abritent une flore et une faune extrêmement riches où pullulent plantes aquatiques, algues, poissons, mollusques, crustacés, insectes ; les marécages servent aussi de lieux de nidification, d'escale et d'hivernage à des centaines de milliers d'oiseaux d'eau. Il nous faut donc le préserver et des solutions ont été mises en place (zone de préemption du Conseil Général, Plan d’Occupation des Sols de la Commune, Natura 2000 etc.). A LONG, L'homme a depuis longtemps conscience du besoin impérieux de préserver la nature.

retour au sommaire